Pour les utilisateurs de fauteuil roulant, le point d’achoppement du surf est en effet l’accès aux vagues. Difficile de s’affranchir d’au moins un aidant (valide ou handi), néanmoins on peut réfléchir en amont aux moyens les plus adéquats.
J’en ai testé quelques-uns dont je vais faire le comparatif, ce n’est pas exhaustif, en effet les moyens techniques de compensation du handicap connaissent un essor rapide ces dernières années !
Il y a plusieurs critères à prendre en compte qui vont dépendre :
- -Du spot, donc de l’environnement : sable, cailloux, cale, bateau, jet ski …
- -Des moyens sur place : certaines plages sont équipées notamment l’été de fauteuils hippocampe ou de tiralos.
- -Des moyens humains : seul(e), à 2 avec une team ?
- -Des finances : ce matériel peut etre couteux, parfois remboursé en partie, pour cela il faudra aussi s’intéresser aux subventions ou droits relatifs à la situation de handicap.
- -Du véhicule : si on doit transporter le matériel, en plus du fauteuil et des planches on est rapidement limité.
- – Déplacement local ? national ? international ? dans ce dernier cas de figure il va s’agir de prendre en compte le transport aérien puis la location du véhicule sur place.
- – L’autonomie liée au handicap en lui-même mais aussi à l’habitude d’utilisation du matériel.
Mes essais sont donc aussi dépendants de ces critères, parfois ce n’est pas idéal mais on fait avec ce qu’on a !
Le fauteuil hippocampe
Le fauteuil hippocampe est spécifiquement fabriqué pour rouler sur les chemins, le sable et etre immergé, il équipe certaines plages et peut aussi etre acheté par un particulier. Il est intéressant de constater qu’il possède un LPPR qui le rend éligible à un remboursement partiel sécurité sociale et mutuelle comme tout fauteuil roulant (c’est cumulable avec l’achat d’un fauteuil de vie courante), son cout est de 2990 euros .
Le fauteuil hippocampe est fait pour etre transporté dans un coffre de voiture, il se démonte en 4 éléments : l’assise, la barre de poussée et les 2 roues.
Sa conception permet de faciliter les transferts du fauteuil à l’hippocampe (et parfois l’inverse) en autonomie, il peut, sur terrain plat, etre poussée seul par l’utilisateur.
Pour la plage il faut impérativement un aidant, sachant que l’utilisateur peut porter sa planche sur les genoux, ce qui évite des aller retours inutiles.
Les transferts hippocampe / planche sont simples. Personnellement ma technique consiste à entrer en marche arrière avec l’hippo, la planche nose vers le large et je bascule sur le côté pour me retrouver en place sur ma planche.
Les inconvénients : ça prend de la place dans le coffre, besoin d’un tiers à l’arrivée pour le monter et au retour le démonter , difficile pour voyager en avion. Prend de la place en stockage au domicile.
Le tiralo
Ce fauteuil n’est pas à proprement parlé un fauteuil de mise à l’eau, il est plutôt fait pour se baigner tout en restant dedans. Mais parfois c’est le seul dispositif disponible sur la plage.
Les transferts nécessitent l’aide d’1 ou 2 personnes. Aucune autonomie possible pour l’utilisateur une fois installé. Le transfert sur la planche est difficile car ses grosses roues gonflées le font flotter sur l’eau.
Impossible à transporter, c’est typiquement un fauteuil mis à disposition l’été par les municipalités, mais ils ont le mérite d’etre là quand on n’a rien d’autre !
Les roues FAT
Une alternative intéressante aux fauteuils de mise à l’eau : équiper son propre fauteuil de roues adaptées à la plage. Faciles à mettre et à retirer.
Les roues FAT sont très larges, elles se poussent directement sur les pneus (les mains courantes n’ont aucun intérêt). L’utilisateur est actif car il se propulse seul jusqu’au sable.
Pas de manipulations outre mesures, c’est donc rapide.
Le cout n’est pas exorbitant : 325 euros la paire montée (peut même être intégré comme type de roues lors de la commande d’un nouveau fauteuil roulant), c’est facile à transporter et à stocker chez soi.
Sur la plage, à moins d’avoir du sable dur, un aidant est requis.
Pour ma part le seul inconvénient que je leur ai trouvé: c’est qu’elles ne passent pas en largeur sur la plateforme élévatrice de mon van, je suis donc obligée de les mettre en place arrivée sur le parking. Je l’utilise avec ou sans Freewheel associée (la freewheel est très fragile , déteste le sable , l’eau , le sel …attention à l’entretien donc !)
Il n’est pas recommandé d’immerger un fauteuil, notamment pour les roulements. On peut soit consacrer un vieux fauteuil pour cette activité en veillant à bien rincer en entretenir le matériel a chaque sortie, ou bien à se transférer sur le sable et ramper jusqu’à l’eau ce qui n’est pas si compliqué. Certains roulements sont étanches au sable et a l’humidité, les privilégier quand on fait son entretien annuel .
La Freedon Trax
A priori, la chenillette Freedom Trax n’a pas du tout été conçue pour cette utilisation ! elle n’est pas immergeable même si elle supporte la neige et les flaques. Néanmoins c’est le seul matériel de mobilité, qui permet à l’utilisateur d’être totalement autonome de son véhicule au spot, sable inclus ! juste une personne pour porter sa planche et remonter la chenillette sur la plage après le transfert. Transfert retour aidé car pour le coup il est impossible de retourner dans son fauteuil surélevé par les chenilles.
Son prix en revanche est conséquent : 7400 euros TTC, à réserver aux riders, qui habitent face au spot et pratiquent plusieurs fois par semaine. Il est a noté que certaines municipalités commencent à s’équiper !
Les autres dispositifs :
J’ai pu tester d’autres moyens de mise à l’eau aux États Unis et en Angleterre, mais ils nécessitaient tous que l’utilisateur soit porté pour l’installer et le sortir du fauteuil, aucune autonomie possible sur toutes les manipulations.
Article rédigé par Katell